LOUIS RAFFALOVITCH TOUTE UNE VIE CHEZ RENAULT

Louis Raffalovitch ​- Vaumas

La première édition des célèbres 24 heures du Mans a été courue en 1923. Ce n’est pas la première course automobile se déroulant sur une période de 24 heures. Ce concept de course d’endurance est né aux Etats Unis le 3 juillet 1905. Date à laquelle The Columbus (Ohio) Auto Club organise la première course automobile de 24 heures sur le circuit de Columbus Driving Park.

24 Heures de Brighton BeachEt le 27 août 1909 la Motor Racing Association organise une course semblable à Coney Island (U.S.A.) : les 24 Heures de Brighton Beach.

Une voiture Renault est sur la ligne de départ, elle est conduite par Louis D. Raffalovich et Charles Basle, deux pilotes français. Raffalovich prend la précaution de s’entraîner dans les jours précédents la course et il constate que l’implantation d’un parc d’attraction génère des éblouissements dès la nuit tombée et que la piste ovale de 1905m est un ancien hippodrome que l’on a un peu modifié pour en faire une piste automobile. 

Son ingéniosité et son sérieux ne sont pas une légende. Il ajoute une sorte de visière à ses lunettes de course et pour se préserver des projections de terre et de cailloux, fait préparer des garde-boue très légers destinés à être montés au-dessus des roues avant. Ils ne furent posés qu’après le 1er tour afin de ne pas donner à ses adversaires une idée dont il entendait bien être le seul à profiter.

Le départ est donné le vendredi soir à 22h00. Dès que le starter eut abaissé son drapeau, ce fût la ruée. Raffalovich ne poussant volontairement pas sa mécanique se contenta de rouler en deuxième position durant les sept premières heures. Tous les concurrents n’eurent pas sa sagesse. C’est au bout de la première heure que commencèrent les accidents. L’Allen-Kingston perdit un pneu qui vient s’écraser sur la Fiat. Le réservoir de l’Allen-Kinston prît feu et en une minute le conducteur et son mécanicien furent transformés en torche humaine. Ils furent transportés à l’hôpital gravement brûlés. A peine cette émotion passée, la Stearns et l’Acmé s’accrochèrent, bilan deux morts.

La Renault AI 35CV type Sport avec des pneus Michelin de Louis Raffalovitch et Charles Basle

La prudence fût récompensée. A la fin de la 21ème heure, le pilote français qui est largement en tête a couvert 963 Miles. A l’arrivée, le pilote a parcouru 1050 miles soit 1681 km ! Le second est relégué à 110 miles.

Raffalovich s’est arrêté 21 fois pour ravitailler ou pour changer de jantes. A l’époque, la roue était clavetée sur l’essieu et c’était une jante amovible qu’il fallait déboulonner. Ravitaillement et changement se déroulaient dans le temps record de 5 minutes. Une victoire 100% française ! La Renault marcha comme une horloge et les pneus Michelin se sont montrés à la hauteur de leurs réputations car le pilote n’eut pas à subir de crevaison.

Mais qui est Louis Raffalovich ?

Le 9 juin 1880 Eugénie Raffalovich donne naissance à Odessa à son cinquième enfant qu’elle prénommera Louis. Il sera déclaré français auprès du consulat de France par son père Nathan Dreyfus. En 1888 la famille regagne la France. Louis suivra sa scolarité et rejoindra Paris pour ses études. Il fera la connaissance chez un de ses professeurs de Marcel et Louis Renault. Il se lie d’amitié avec eux et à leur contact dans leur petit atelier de Billancourt, il se passionne pour la mécanique.

Il participe à l’essor du tricycle De Dion-Bouton et en 1902 il travaille comme metteur au point pour une entreprise de mécanique de Levallois-Perret. En 1903 Louis Renault lui propose un poste à New-York où la marque au losange s’implante avec succès en vendant 1500 voitures par an ! Metteur au point pour l’agence Renault il s’intéresse naturellement aux courses automobiles qui se développent et participe comme pilote à diverses épreuves. Il obtiendra de nombreuses victoires.

Revenu en France, il se retirera avec son épouse à Vaumas au cours de la seconde guerre mondiale. Il s’adonnera à son autre passion, la pêche à la ligne mais il restera actif dans le monde des courses automobiles et participera à des courses locales. Il décède à Yzeure le 14 décembre 1967 et est enterré au cimetière communal de Vaumas. 

Michel Morer - Société d’Émulation du Bourbonnais

Sources : Fonds Georges Pacaud : Société d’Emulation du Bourbonnais et Mairie de Vaumas : Bulletin municipal

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